Logement social : le retour de la concentration ?

7 mars 2022

CONTEXTE

L’équipe de la majorité a préempté la vente d’un terrain fin 2020 au motif que l’opération proposée par le promoteur ne prévoyait pas assez de logements sociaux.

Le projet modifié sur commande de la Ville propose maintenant 100% de logements sociaux et se construit rue de Saint-Robert.

Ne nous trompons pas de combat, le logement social est une nécessité. A un moment où l’autre de nos parcours de vie, nous sommes tous susceptibles d’y avoir besoin, pour une durée plus ou moins longue. C’est un besoin dans la société que nous construisons. En témoignent les chiffres d’éligibilité : entre 60% et 70% de la population satisfait aux critères d’éligibilité à un logement social.

Les lois SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) encadrent le dispositif, obligeant les communes à proposer au moins 25% de logement sociaux sur leur territoire.

La question n’est donc pas d’être pour ou contre le logement social. Mais : comment l’organiser ?

C’est là que nos solutions diffèrent. Le projet proposé par la majorité est de concentrer ces logements, là où nous considérons qu’il est préférable de les diffuser. En effet, tout comme il est bien souvent impossible de distinguer les logements sociaux de ceux en accession libre, la mixité permet de gommer l’impression de vivre « en tour HLM ». A la manière de l’école qui permet de réunir toutes les catégories sociaux-professionnelles sur les mêmes bancs, les opérations en mixité permettent des rencontres difficiles autrement.

A l’heure où l’on plébiscite les échanges entre voisins, le vivre-ensemble ou les fameux « ateliers en co-construction », il nous semble étrange de favoriser cette non-ouverture.

Interrogée en Conseil Municipal, l’équipe de majorité rétorque des arguments techniques :

  1. D’une part, les bailleurs préfèrent gérer des immeubles entiers. On imagine aisément les économies et synergies à concentrer leurs logements au même endroit. Une question alors : la collectivité doit-elle se concentrer sur les synergies des bailleurs ou doit-elle privilégier l’organisation de son territoire ?
  2. D’autre part, en faisant des opérations 100% logements sociaux, on arrive plus vite au taux fixé par la loi. Pourquoi ne pas aller plus vite alors. Avec une grande barre type année 1970, on y arrive encore plus vite !

Au dessus de ces arguments technocratiques, le mandat délivré aux élus est de construire une vision politique. En forçant la construction d’un immeuble 100% logements sociaux, la majorité défini sa politique d’urbanisme.

C’est pour nous une vision d’un autre temps.