Débat sur le budget 2024

20 décembre 2023

Le 20 décembre 2023, Pascal Metton (Conseiller Municipal en charge des finances) présentait le budget primitif 2024 de l’équipe de Laurent Amadieu. Retrouvez ci-dessous la retranscription de notre intervention lors de ce Conseil Municipal.

Monsieur le Maire, Monsieur Metton, il y a un mois, nous débattions dans cette même salle des orientations budgétaires. Les éléments présentés, identiques à ceux retenus pour votre budget, laissent nos remarques d’alors pleinement d’actualité.

Notre principale interrogation pointe le décalage entre l’évolution des recettes et celle des dépenses de fonctionnement. L’année dernière déjà, nous avions soulevé cette question. Soulevé seulement puisqu’il s’agissait d’une exception par rapport aux budgets précédents.

Cette année, nous sommes plus interrogatifs. Lorsque les dépenses évoluent d’avantage que les recettes, c’est gênant. Lorsque c’est une tendance ça devient inquiétant.

On pourrait se rassurer en invoquant une raison conjoncturelle !

Hélas non.

Analyse des recettes et dépenses de fonctionnement

Au niveau des recettes, aucune faiblesse passagère à relever. Les recettes des services diminuent, en partie dû à vos choix comme le passage de la semaine à 4 jours, en partie dû à la baisse des dotations de l’état. L’un comme l’autre, sauf surprise, n’évoluera pas. On peut même dire que la revalorisation du coefficient correcteur est à contrario une bonne nouvelle. Non seulement pour cette année, mais aussi pour les suivantes.

Au niveau des dépenses, aucune largesse temporaire. Les charges de personnel évoluent de façons organiques, ne laissant apparaître aucun effet plombant ponctuel. Les dépenses générales des services cependant bondissent. 8,38%. Pour rappel, les recettes n’évoluent que de 4,45 %. Presque 2 fois moins !
Soyons justes, la plupart des causes sont externes à la Ville. Inflation, coût des assurances, renforcement des taux d’intérêt, le budget subit de fortes pressions. Notons tout de même que les coûts de l’énergie tendent à se stabiliser, certains retrouvant même leurs niveaux d’avant crise. Nous ne sommes alors pas face à une situation exceptionnelle, mais à une tendance pérenne.

En somme sur le fonctionnement, il n’y a pas d’évènement conjoncturel qui viendrait expliquer une situation exceptionnelle. Le niveau des recettes est plutôt bon par rapport à celui qui était attendu. Le niveau des dépenses ne souffre d’aucun pic temporaire.


La situation est structurelle. Sans action forte, sans reprise en main sérieuse, les courbes se croisent. La hantise d’un de nos anciens adjoints aux finances, Jean-Louis Tirard, qui nous alertait constamment sur l’importance à traiter très tôt des courbes qui tendent à se saluer. A la vue de son héritage sur le rétablissement des comptes de la Ville, ses enseignements sont à regarder avec attention.

A moyen et long terme donc, la situation n’est pas tenable.

D’où notre première question. Partagez vous notre inquiétude ?

Si nous vous posons cette question, c’est qu’à la lecture des réponses apportées par votre budget, nous en doutons, fortement.

Vos solutions rendent perplexes. Mis à part l’application du slogan gouvernemental : « Je baisse, j’éteins, je décale », la prise en main semble molle. Dans les actions réalisées : les ateliers de la transition : pourquoi pas. Mais en quoi est-ce une action visant à faire baisser les dépenses de la Ville ? Et surtout, puisque vous évoquez le développement des énergies renouvelables, pouvez-vous faire un retour sur le travail concernant le développement du photovoltaïque ? Pour rappel, de nombreux panneaux ont été posés depuis une quinzaine d’années. L’étude quant à leur utilisation devait être menée afin d’optimiser le déploiement de futures installations. Est-ce toujours une priorité de la Ville ?

Pour 2024, le plan d’action conforte notre perplexité. Je cite : réduction du papier, optimisation des solutions d’impression, maintenance des appareils. Et pour finir, une ligne fourre-tout : « des ajustements pris en compte par l’ensemble des services ».

Monsieur le Maire, vos solutions ne nous semblent absolument pas adaptés à la situation. Nos dépenses évoluent plus vite que nos recettes, et ceci est structurel. Chaque année, l’écart se creuse. Quelle véritable piste allez-vous mettre en œuvre pour corriger le tir ?

L’enveloppe budgétaire se réduit, il faut faire des choix, prioriser. Peut-être faire moins grands, moins luxueux. Une proposition concrète : et si on coupait moins d’arbre ? Nous en reparlerons certainement un peu plus tard.

D’autant plus que vous pouvez compter sur une situation assez enviée par la collectivité : l’absence de dette. Nous pouvons rembourser la totalité de nos emprunts en 6 mois, nos budgets ne sont donc gelé d’aucun remboursement qui limiterai nos marges de manœuvre.

Baisser le nombre de photocopie est une solution, en avez-vous d’autres plus efficaces ?

Analyse des dépenses d'investissement

Concernant les dépenses d’investissement, nous avons quelques remarques.

Tout d’abord des opportunités de se réjouir. La poursuite du soutien des copropriétés qui devrait continuer, sauf imprévus, à faire consensus est une nécessité pour les Saint-Égrévoises et Saint-Égrévois. Les études pour le gymnase de la Gare devraient améliorer l’équipement. La rénovation du restaurant scolaire de Prédieu permettra d’accueillir nos enfants dans de meilleures conditions et offrira de meilleures conditions de travail pour nos agents. Les travaux d’extension de la Gendarmerie vont permettre de loger tous les personnels au sein de la brigade et accompagnent l’évolution attendue des effectifs. Enfin, la fin de l’accompagnement du prix de journée à la maison du lac donne un bol d’air au budget de CCAS.

Nous avons cependant quelques remarques sur d’autres projets de dépenses.

La première : Cœur de Champaviotte. Après avoir annoncé 900 000 € pour la remise en état d’un immeuble de bureau, le projet enfle. 150 000 € supplémentaires ? Espérons qu’il s’agisse de la prise en compte de nos remarque quant à l’ajout du cheminement.

Mais finalement, qu’est-ce que 150 000 € au regard du coût global. 3,2 millions d’€. Et parions que ce n’est pas terminé. Mais ce n’est pas le coût que nous questionnons. C’est sa finalité. La Vence Scène a coûté 8 millions d’€. Mais aujourd’hui qui s’en plaint ? Cœur de Champaviotte, c’est votre plus gros investissement. Pour quoi ? Un bâtiment professionnel qui héberge une vingtaine de salariés et une salle associative de la taille d’une salle de classe. Gageons que pour 3 millions d’euros, le parc soit à la hauteur des attentes des habitants du quartier.

Pour suivre, le projet de maraîchage qui sera abordé un peu plus tard lors de ce Conseil. Nous avions alerté sur le faible ensoleillement du tènement il y a déjà quelques temps. Il nous avait été répondu que tout avait été étudié, expertisé et analysé.

Aujourd’hui, vous demandez l’autorisation d’abattre des arbres, ceux-ci gênant le projet. Ca doit être ça être « engagé sur les rails de la transition« .

Enfin, toujours sur ces mêmes rails, nous voyons apparaître une ligne de 150 000 € d’études et travaux d’installation de panneaux photovoltaïques. Si c’est en étude, comment arrivez vous à faire figurer l’action également dans les actions déjà réalisées ? Quoi qu’il en soit, apprendre que ce travail, annoncé depuis plusieurs années n’est pas encore lancé interroge sur votre réelle volonté d’avancer « sur les rails de la transition« !

Concernant l’urbanisme, outre le fait de remettre chaque année l’annuité de paiement de Champaviotte et la participation récurrente de la Ville auprès des bailleurs, pouvez-vous nous donner l’enveloppe prévisionnelle du projet Visancourt, ne serait-ce que pour la démolition de la piscine ?

Nous avons la même question concernant la culture. Sur quels contours lancez vous les études du site de Fiancey ?

Vous évoquez le projet d’écoquartier en lien avec le gymnase de la Gare. Pouvez-vous nous dire comment évolue ce projet ? Les discussions avec les propriétaires des locaux commerciaux ont-elles permis d’aboutir à un déblocage de la situation ?

A propos de sérénité pour reprendre vos mots, le canal des usiniers a subi quelques dommages cet été. La réponse de la force publique a été longue à venir et les habitants se sont sentis abandonnés. Le résultat, c’est l’assèchement du lac Saint-Hugues, pourtant reconnu comme réserve de biodiversité. Les protections ne nous semblent pas « éventuelles » mais nécessaires. Qu’avez-vous prévu ?

Enfin, concernant les fonds de concours, vous indiquez un projet Rue de Saint-Robert. Est-ce la queue de projet des travaux réalisés cet été ou s’agit-il d’autre choses ? Nous savons votre position concernant le développement des voiries, il est cependant à noter la difficulté de rotation des cars desservant l’école de Barnave. Prévoyez vous d’élargir la rue de Saint-Robert ?

Merci