Fermeture de l’esplanade : exprimez-vous

Le projet de réaménagement du secteur de l’Esplanade mené par la ville de Grenoble, est en phase d’enquête publique jusqu’à vendredi 21 mars à midi. Celle-ci vise à recueillir les avis, observations et propositions des riverains, usagers ou de toute personne se sentant concernée. A l’issue, un rapport sera rendu par les commissaires enquêteurs avec un avis sur le projet. Il sera déterminant pour la suite.

C’est pourquoi la contribution écrite de chacun est essentielle. Exprimer votre position au commissaire enquêteur. Voir en bas de page comment faire.

La ville de Grenoble propose, depuis de longues années, de transformer profondément le quartier de l’Esplanade. Tel que présenté, le projet, dont l’ampleur dépasse largement le cadre d’un simple quartier grenoblois, aura un impact considérable sur les habitants du secteur et même bien au-delà ; c’est toute l’entrée nord du territoire qui est concernée. Après plusieurs années d’hésitations, les élus de la majorité municipale grenobloise ont décidé d’accélérer sa réalisation par l’organisation de cette enquête publique en vue des élections municipales de 2026. Ils annoncent des premiers travaux de suppression totale et définitive des parkings actuels de la grande Esplanade à partir de cet été 2025.

Le projet prévoit la suppression totale du parking de la grande Esplanade, amputant ainsi 315 places de stationnement gratuit. Une partie des 115 places payantes sont également supprimées. Ce parking sert de point d’entrée à la ville et au territoire, retenant les voitures avant le centre-ville. Il joue un rôle essentiel de parking-relais, facilitant l’accès à Grenoble en tramway, à pied ou à vélo.

Avant de supprimer près de 400 places de stationnement, il parait indispensable de prévoir sa réorganisation. La municipalité grenobloise propose donc sans aucune concertation et questionnement avec le secteur environnant et les institutions compétentes, la disparition pure et simple de ces places. Le Syndicat Mixte des Mobilités de l’Aire Grenobloise (SMMAG) demande depuis des années à la ville de Grenoble un emplacement pour construire un parking-relais en silo offrant plusieurs centaines de places adaptées aux besoins réels, mais n’a reçu aucune réponse. Il permettrait d’accueillir notamment les véhicules qui descendent de la Chartreuse. Le dossier de présentation du projet évoque un futur parking relais de 100 à 130 places, sans indication précise et crédible sur son emplacement.

Outre le dimensionnement totalement inadapté, cela démontre la déconnexion et le désintérêt porté à ce sujet par les élus grenoblois. Ce projet a été étudié en 2017, mais depuis, les enjeux et la situation du secteur ont profondément évolué. Ainsi présenté, il est donc totalement obsolète et ne répond pas aux besoins actuels et futurs, outrepassant les limites communales grenobloises et faisant fi de la réalité des déplacements.

La ville-centre souhaite transformer la RN 481 qui arrive à la Porte de France en “boulevard urbain” (voies réduites et passage à 50 km/h), contraignant très fortement l’accès à Grenoble par ce secteur.

De plus, pour réduire fortement la circulation sur cet axe, il est prévu de créer un nouveau carrefour à feu et une nouvelle voirie au nord de l’Esplanade, le long de l’actuel parking relais, pour rabattre une partie de la circulation sur l’actuelle route de Lyon. Cela ne correspond à aucun besoin et représente un contre-sens total.

En outre, le projet prévoit de piétonniser en grande partie le carrefour routier de la Porte de France créant un entonnoir en arrivée de route nationale et à la sortie de la route de Lyon et bloquant ainsi la circulation sur le Quai de France qui deviendra une impasse.

Ces projets ne sont ni sérieux ni réalistes. Ils sont totalement inadaptés à la réalité de la situation d’une entrée de territoire et de ville où plus de 25 000 véhicules par jours circulent. Cela ne répond absolument pas aux enjeux actuels de diminution de la congestion, de la pollution automobile et de l’amélioration de la qualité de l’air. C’est un grand retour en arrière qui va augmenter fortement les embouteillages et organiser ainsi la paralysie des déplacements.

Si l’on peut partager le besoin de rénovation de ce secteur, cela doit se faire dans une vision d’ensemble et partagée avec tous les acteurs concernés : communes, Métropole, SMMAG et État. Tous les enjeux doivent être pris en compte de manière équilibrée, réaliste et sans dogmatisme.

Habitants du territoire, nous sommes tous directement concernés par les nombreuses répercutions détaillées plus haut que créeront ce projet. Chaque personne peut faire connaître son avis au cours de l’enquête publique règlementaire, qui se tient jusqu’au vendredi 21 mars 2025, 17h50. Il faut agir et demander l’abandon de ce projet très préjudiciable.

Comment s'exprimer ?

Pour vous exprimer, 4 méthodes possibles. Choisissez celle que vous préférez. Votre avis peut tenir en quelques lignes, reflétant votre avis d’habitant sur le projet présenté.