Expression politique – octobre 2022

ZFE : demain pour tous ?

Sur notre territoire, la qualité de l’air est une question qui préoccupe depuis de nombreuses années. La topographie du bassin grenoblois accentue le problème lorsque des épisodes surviennent.

Toutes les collectivités, quelles que soient leurs niveaux (état, région, département, métropole, commune) expérimentent des solutions qui relèvent de leur compétence.

A Saint-Egrève et sur une grande partie du territoire métropolitain, l’une des dernières mesures d’importance a été la mise en place d’une ZFE (Zone à Faible Emission), uniquement applicable aux poids-lourds et véhicules utilitaires. Attention, c’est le type de véhicule qui importe. Un particulier qui possède un véhicule utilitaire est concerné.

Poussé par la loi, certaines villes de la Métropole font le choix d’étendre le dispositif à tous les véhicules. C’est à dire que selon la vignette de votre véhicule, vous ne pourrez bientôt plus circuler. L’équipe de la majorité a souhaité inclure Saint-Egrève.

Pour savoir quelle vignette Crit’Air est attribuée à votre véhicule, vous pouvez consulter le site gouvernemental suivant : https://www.certificat-air.gouv.fr. Le calendrier d’application sur la métropole est en discussion actuellement. Il est pour l’instant le suivant :

  • Juillet 2023 : interdiction des véhicules Crit’Air 5
  • Janvier 2024 : interdiction des véhicules Crit’Air 4
  • Janvier 2025 : interdiction des véhicules Crit’Air 3
  • … avant 2030 : interdiction des véhicules Crit’Air 2

Ce calendrier ainsi que le dispositif en général va faire l’objet d’une concertation ouverte. Nous invitons chacune et chacun à y prendre part.

La qualité de l’air est une question importante de santé publique et de préservation de l’environnement. A ce titre, les décisions doivent s’appuyer sur des éléments solides, scientifiques et démontrés. L’anticipation des réactions de chacun des acteurs est également à prendre en compte. La simpliste « sus au diesel » manque de consistance. Il doit être remplacé par de véritables réflexions de fond. Par ailleurs, certaines questions se posent.

Que faire de nos anciens diesels (si c’est pour qu’ils aillent polluer ailleurs, qu’a-t on gagné) ?

Le coût carbone de construction et transport de nouveaux véhicules est-il meilleur que celui de l’utilisation encore quelques années de nos véhicules actuels ?

Quelles technologies de remplacement (si c’est l’électrique, avons-nous le réseau) ?

Quelles réalités industrielles de conversion ?

Ces questions ne sont que quelques-unes de celles qui doivent être posées avant de mettre en place un dispositif de cette importance.

Il faut faire quelque chose, mais pas n’importe quoi.

Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez

Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez