Débat d’Orientations Budgétaires 2024

27 novembre 2024

Pour commencer, nous tenons à saluer l’évolution du document sur lequel se base ce débat : le Rapport d’Orientation Budgétaire. S’il a toujours décrit les éléments fidèlement et clairement, nous avions pointé les années précédentes une trop grande part donnée aux éléments exogènes (situations nationales et internationales par exemple) ou aux évolutions naturelles (comme les RH ou la charge de la dette).

Non pas que ces questions ne soient pas intéressantes. Mais pour nous, il ne s’agit que des briques sur lesquelles assoir la politique municipale. L’intérêt de ce Débat d’Orientations Budgétaires n’est donc pas de discuter de la politique internationale ou du projet de loi de finance, mais d’analyser les solutions que vous proposez en réponse à ces contextes.

Cette année, plus que les autres à notre impression, les objectifs politiques sont détaillées et prennent leur place dans ce rapport. De là à ce que nous les approuvions, c’est une autre paire de manche … nous y reviendrons.

Cette introduction explique pourquoi nous n’interviendrons que très peu sur la première partie de ce rapport : le contexte général. Nous nous contenterons de quelques remarques, en rapport avec les conséquences sur notre Ville.

Tout d’abord, le projet de loi de finance devrait avoir pour conséquence une baisse des ressources de 100 000 € pour Saint-Egrève. La compensation « à l’euro prêt » promis lors de la suppression de la taxe d’habitation n’aura pas tenu bien longtemps. Dans le même temps, les décisions de l’état contraignent une hausse des dépenses de 250 000 €. Serait-ce le « en même temps » cher à notre Président ?

Seconde remarque, à propos du revenu par habitant. Le commentaire accompagnant la note se veut positif, notant qu’il évolue plus vite à Saint-Egrève que la moyenne. Si la remarque est vrai sur les 10 dernières années, il apparaît que sur les 4 dernières années, la tendance est plutôt inversée. Mais alors, l’effet est-il conjoncturel ou structurel ?

Quant au désendettement, il est intéressant de voir le travail effectué depuis 2000. Peut-être le serait-il encore plus en prenant 1995 comme année de référence ! Un changement de politique avait alors radicalement changé la donne en ce domaine.

Ces éléments posés, nous ouvrons le chapitre le plus intéressant du rapport. Vos priorités politiques.

L’accroche est claire. Je cite : « une année charnière, où les projets sont au plus fort de leur montée en puissance« . Chouette !

Déroulons donc ces axes avec en ligne de mire, la fameuse montée en puissance.

Axe 1 : Écologie.

Comme chaque année, nous saluons le projet de rénovation des cours d’école. Dans la poursuite des rénovations des bâtiments scolaires, la reconfiguration et végétalisation est un très bon projet.

En revanche, nous ne voyons pas de montée en puissance concernant les diffuses désimperméabilisations de quelques places de parking rue de l’Industrie ou rue des Echelles.

Le projet de la rue de San Marino est une réalisation métropolitaine, tout comme le plan Canopée et le permis de végétaliser, selon le dernier bilan s’essoufle.

Quant au projet de maraîchage, s’il fallait mesurer la vitalité d’un projet au nombre de délibérations qui lui font référence, espérons qu’aucune « montée en puissance » n’apparaisse en 2025. 10 conseils par an n’y suffirai pas.

Ce n’est pas non plus le projet Cœur de Champaviotte qui participera à la montée en puissance. Les seules nouveautés sont des augmentations de coûts … et toujours la cruelle absence d’un cheminement piéton-cycle (le rapport n’en fait même pas mention).

L’abondement au projet MurMur est un accompagnement que nous soutenons, rien de neuf cependant. Quant aux panneaux photovoltaïques, nous attendons toujours le rendu d’une étude globale sur cette technologie. Evoquée en début de mandat, rappelée lors de Commission d’Appels d’Offre, l’idée semble avoir été mise aux oubliettes. Etrange pour une équipe préoccupée d’écologie concrète !

Peut-être pouvons nous noter la mise en place du tri dans les bâtiments, les marchés zéro déchets et les disgracieuses poubelles de tri sur l’espace public.

Vous noterez déjà un peu de frustration. La montée en puissance, ce n’est pas pour cet axe.

Voyons le suivant.

Axe 2 : Urbanisation

A l’image de la première action décrite, cet axe ronronne. Seules 3 actions sont prévues pour 2025.

D’une part suivre l’état d’avancement du PLUi. D’autre part poursuivre les études sur l’éco-quartier de la Gare. Et enfin poursuivre la réflexion sur le devenir du site de l’ex-piscine des Mails.

Question montée en puissance, la rédaction de votre document ne cherche même pas à cacher la situation.

Poursuivons donc.

Axe 3 : Solidarité

Entendons-nous bien. Dans toutes nos expressions, il a toujours été question de soutenir le projet de Centre de Santé. Le Contrat Local de Santé ainsi que le Contrat Local de Santé Mental qui accompagnent cette politique sont des chances pour Saint-Egrève. Mais encore une fois, le document le décrit précisément. « En 2025, nous continuerons à déployer ces projets d’accueil ».

Aucune montée en puissance ici non plus. Il est par ailleurs étonnant de ne trouver aucune mention de la Maison du Lac. Bien qu’équipement privé, elle n’en demeure pas moins un centre d’accueil important de la commune. S’il fallait ignorer tout ce qui n’est pas municipal, de nombreuses associations n’auraient plus droit de cité ! Nous savons par ailleurs tous la situation dans laquelle ces structures se trouvent. Et si jamais vous venait l’idée de répondre en disant que d’autres que vous ont privatisé cet établissement, non seulement je le confirme, mais je persiste à penser que c’était et reste la meilleure solution.

Poursuivons.

Axe 4 : Culture

Et si la montée en puissance se trouvait dans cet axe ? Pas plus. En 2025, il ne s’agit que de la phase opérationnelle. Les travaux qui devaient se réaliser en 2020 ne le sont que 5 ans plus tard, un peu différemment. Nous n’avons toujours pas saisi la différence si ce n’est que c’est un peu moins grand, un peu moins haut, un peu moins en sorte.

« Le Conservatoire poursuivra son activité » et la « Vence Scène continuera de proposer une programmation culturelle » éléments extraits du rapport.

Peut-être que la montée en puissance, c’est l’utilisation pour 2025 d’un nouveau logiciel de dématérialisation des billets.

Soyons sérieux, poursuivons.

Axe 5 : Sport

Pour 2025, c’est l’ajustement des dispositifs. On est loin de la montée en puissance.

Soyons honnête, ça bouge un peu. Nous saluons la rénovation du skate-park, et de terrains de pétanques ainsi que la création d’aire de Padel. Tiens t’on notre « surge » comme disent les américains !

Axe 6 : Jeunesse

Contrairement à l’axe sportif, pour la jeunesse aucune action n’est ciblée pour 2025. Ah si. Je cite : « En lien avec la CTG signée avec la CAF, le service petite enfance poursuivra le déploiement de missions transversales  » … Ah ben non, on reste dans la poursuite.

Nous aurions aimé voir apparaître le Pôle Jeunesse, il n’en est même pas fait mention.

Là non plus donc, aucune montée en puissance.

Axe 7 : Sécurité

Seule action ciblée pour 2025 : la gestion des tensions autour du CityStade de Rochepleine.

Après plusieurs évènements où le recours aux caméras a permis l’avancée des investigations, nous nous attendions à la prise en main par la Ville du sujet. Une étude permettant de définir si le dispositif répond aux besoins. Faut-il les débrancher ? Faut-il les compléter ? Sont-elles bien positionnées ?

Il ne s’agit là aussi que d’un petit bout du sujet. Nous sommes surpris dans ce rapport, et surtout dans cet axe, de ne pas voir une seule fois mentionnée la Police Municipale. Son action sur le terrain est constant, n’y a-t-il vraiment aucun projet qui touche ce service ?

Axe 8 : Initiative citoyennes

Plutôt qu’une montée en puissance, il ne s’agit là que de la poursuite des dispositif existants.

Axe 9 : RH

Cet axe est un peu différent des autres. S’il a toute son importance, il relève du rôle d’employeur du Maire par rapport aux agents municipaux. Les actions décrites ici nous semblent aller dans le bon sens.

Mais la relation employeur / employé est importante et nous ne souhaitons pas

Conclusion

Et voilà, c’est fini !

Vous comprendrez que nous restions sur notre faim. Est-ce que nous aurions sauté d’1 an sans le voir ! C’est Le DOB de l’année précédant les élections municipales qui doit s’abstenir de tous projets nouveaux. Pour celui de cette année, vous n’aviez pas cette contrainte ! Il est étonnant que ce soit à l’opposition de demander à ce que la Ville ait des projets structurants !

Nous aurions aimé voir des annonces de création de cheminements piétons cycles. A Champaviotte par exemple, ou aux Brieux.

Nous aurions aimé voir une vision détaillée de la place d’un nouveau gymnase à la Gare. Dans ce qui nous est présenté, ne figure que le fait qu’il sera peut-être plus grand. Depuis le début du mandat, vous nous expliquez qu’un nouveau gymnase n’est pas nécessaire. Et là, vous envisagez de tripler la surface de celui de la Gare ! Pourquoi ? Pour qui ? Pour quand ? A lire votre politique, on a l’impression qu’à l’occasion de travaux sur cet équipement, vous vous êtes dit : « tiens, si on rajoutait des mètres carrés à droite et à gauche ! Ce n’est pas sérieux. Ce débat est justement le lieu d’évoquer de tels projets. Il s’agit des orientations de la Ville pour les années à venir. En quoi un nouvel équipement répond aux besoins actuels et futurs ?

Sur un autre sujet, nous aurions également aimé avoir plus d’une ligne sur le projet de Visancourt. En 2020, une étude existait. Vous avez souhaité la refaire. Soit. 4 ans plus tard, il n’y a toujours rien. En comparaison, en 2008 nous avions proposé la construction d’une salle de spectacle. 6 ans plus tard elle était inauguré.Là, c’est pire. Non seulement ça n’avance pas, mais en plus, ça recule. Dans les dernières moutures, vous excluez les salles associatives du périmètre. C’est une catastrophe. Oui c’est bourré d’amiante, oui ce n’est pas facile. Mais si votre seule solution c’est de laisser la patate chaude aux suivants, c’est une mauvaise solution.

Ce bâtiment est une verrue complexe à traiter. C’est une chance de la voire intégrée au reste du projet. Une chance qu’elle soit traitée. Laissée de côté, elle sera d’autant plus compliquée à muter.

Voilà ce que nous aurions aimé trouver dans ce rapport et débattre ce soir.