Logement social et vivre ensemble
Lors du Conseil Municipal du 9 février, une délibération portant sur le logement social a lancé un débat entre la majorité et nous.
Tout d’abord quelques éléments pour poser le cadre (car parler de ce sujet en seulement 3000 caractères est difficile).
Le logement social est une nécessité. Nous sommes tous susceptibles d’y avoir besoin, à un moment ou à un autre lors de nos parcours de vie, pour une durée plus ou moins longue. Il est une nécessité dans la société que nous construisons. En témoignent les chiffres d’éligibilité : entre 60% et 70% de la population satisfait aux critères d’éligibilité à un logement social.
Les lois SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) encadrent le dispositif, obligeant les communes à proposer au moins 25% de logement sociaux sur leur territoire.
La question n’est donc pas d’être pour ou contre le logement social.
La question est : comment l’organiser ?
Le projet proposé par la majorité est de concentrer ces logements, là où nous considérons qu’il est préférable de les diffuser.
Tout comme il est bien souvent impossible de distinguer les logements sociaux de ceux en accession libre, la mixité permet de gommer l’impression de vivre « en tour HLM ». A la manière de l’école qui permet de réunir toutes les catégories sociaux-professionnelles sur les mêmes bancs, les opérations en mixité permettent des rencontres difficiles autrement.
A l’heure où l’on plébiscite les échanges entre voisins, le vivre-ensemble ou les fameux « ateliers en co-construction », il nous semble étrange de favoriser cette non-ouverture.
Interrogée en Conseil Municipal, l’équipe de majorité rétorque des arguments techniques.
En effet, les bailleurs préfèrent gérer des immeubles entiers. On imagine aisément les économies et synergies à concentrer leurs logements au même endroit. Une question alors : la collectivité doit-elle se concentrer sur les synergies des bailleurs ou doit-elle privilégier l’organisation de son territoire ?
Une autre réponse technocratique : en faisant des opérations 100% logements sociaux, on arrive plus vite au taux fixé par la loi. Pourquoi ne pas aller plus vite alors. Avec une grande barre type année 1970, on y arrive encore plus vite !
Vous l’aurez compris, le projet proposé par l’équipe municipale de construire un immeuble 100% logement social nous semble venir d’un autre temps.
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Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez