Un Débat d’Orientation Budgétaire privé d’orientations.
Le Conseil Municipal du mois de novembre est généralement celui du débat d’orientation budgétaire (DOB). Celui de cette année s’est tenu le 15 novembre.
Les appellations en politiques publiques sont parfois nébuleuses et difficiles à traduire. Celle-ci est claire. Débat d’orientation budgétaire. Un débat sur les grandes lignes qui mèneront à la construction du budget, présenté quelques semaines plus tard.
Le fonctionnement de nos institutions ne laisse pas grand-chose au hasard. Cette obligation de débattre des enjeux avant de proposer une solution concrète (le budget) permet d’afficher une ligne claire dans les politiques publiques.
A Saint-Egrève, cette ligne est vague.
Revenons au débat du 15 novembre.
Il se structure autour de 3 parties. La première analyse la situation économique de tous les échelons entre le local et l’international, afin d’ancrer les éléments dans un contexte large. En effet, chacun peut entraîner des répercussions à court, moyen ou long terme qu’il faut anticiper.
La seconde partie présente l’état comptable des finances de la Ville. Elle détaille la structure des dépenses et des recettes, l’état de la dette et les prévisions d’évolutions de chaque ligne. Cet état des lieux permet d’avoir une vision précise des ressources dont dispose la Ville. La prospective associée sur les années à venir permet quant à elle d’anticiper les évolutions imposées à la Ville (baisse de dotations de l’état, charge de la dette, évolution des grilles de rémunération, …).
Les deux premières parties présentent des éléments factuels. Bien évidemment, tout peut être discuté, nous pourrions engager de longs échanges sur l’angle de présentation de tel ou tel point ou l’oubli de tel autre. Mais il s’agit là d’éléments de contexte et nous préférons porter le débat sur la suite.
La troisième partie doit utiliser les éléments présentés dans les deux précédentes pour poser les grandes lignes des actions à venir. Au Maire de démontrer la pertinence des projets qu’il propose en regard de l’état des finances et du contexte général.
Ce n’est malheureusement pas ce qui a été présenté.
Nous avons par exemple demandé à débattre de la transformation de l’ancienne piscine des Mails. La réponse est lapidaire : il y a eu une réunion publique sur le sujet.
C’est vrai. Et Alors ? Que la Ville discute avec ses habitants c’est un peu normal non !
En revanche, que le Conseil Municipal prenne le temps d’échanger sur un projet qui peut impacter notablement les finances de la Ville, transformer radicalement une parcelle publique allant de la Maison Borel au terrain de rugby et impacter de nombreux usages nous semble un minimum.
Il n’est pas question ici de refaire une réunion publique, mais de s’interroger sur la pertinence du projet, de son coût et surtout des objectifs de la Ville.
Et si le problème était que pour partager une vision globale, il fallait en avoir une ?
Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez