La méthode Amadieu : dispendieuse et infructueuse.
Une petite ritournelle nous est renvoyé régulièrement par le Maire : « nous n’avons pas la même façon de gérer les projets« . Voilà au moins un point sur lequel nous sommes entièrement d’accord.
Nous alertons régulièrement le Conseil Municipal sur le manque de transparence des sujets présentés. Non pas qu’il y ait quelque chose à cacher : il n’y a tout simplement rien de prévu. Financement, conséquences, aménagements, ressources humaines, … : on verra plus tard.
D’une part, cette méthode est désastreuse en termes de résultats. D’autre part, elle pose un sérieuse question de démocratie. Les informations présentées en Conseil Municipal sont tronquées puisque parcellaires. Impossible alors pour un élu de la majorité comme de l’opposition de se positionner sur tel ou tel projet.
Vous pensez qu’on exagère ? Prenons un exemple récent.
Le projet initialement appelé « Cœur de Champaviotte » en est une parfaite illustration. L’opportunité de faire quelque chose de ce terrain n’est pas en cause : sa préemption a été lancé avant qu’ils ne soient aux commandes.
Contre toute attente, le Maire démarre la réflexion par l’achat du terrain (2,2 millions d’euros quand même). Pour justifier cette dépense, nous n’avons eu le droit qu’à quelques croquis crayonnés et une description tout droit sorti d’un brainstorming de fin de soirée. Un pôle d’attraction du quartier, plein de vie, de petites fleurs et de jeunesse.
La navigation à vue commence : on achète et seulement ensuite on voit ce qu’on en fait. Pour rappel, le terrain étant préempté, il est bloqué de nombreuses années : aucune nécessité de se précipiter. Peut-être la notion de portage EPFL n’était pas maîtrisée !
Sous prétexte de « co-construction », rien n’est anticipé. Ni le financement, ni les aménagements, ni même les partenaires. Souvenez vous, le lieu doit devenir un espace plein de vie.
Patatras : personne n’est en fait réellement intéressé par l’emplacement.
Le poumon plein de vie manque d’oxygène.
N’importe quel porteur de projet sait qu’à ce moment-là, on change son fusil d’épaule. Pour ne pas aller dans le mur, on revoit sa copie et modifie quelques éléments.
Cependant là, « nous n’avons pas la même façon de gérer les projets« . La Ville a déjà dépensé 2,2 millions d’euros.
Alors, la nature ayant horreur du vide, une solution se monte. Le terrain devient un espace de bureaux. La Ville n’ayant trouvé d’autres activités à installer, elle devient bailleur de locaux professionnels.
En effet, dans les dernières moutures, la maison est conservée afin d’être aménagée en lots de bureaux. Sur les 450 m², seul 30 m² seront destinée au quartier pour une salle associative. A noter au passage, 900 000 euros supplémentaires pour ces travaux.
Voilà ce que c’est, la méthode Amadieu. Un projet à plus de 3 millions d’euros de financement municipal pour un immeuble de bureaux.
Et à ce prix-là, ils n’ont toujours pas fait le cheminement piéton qui permettrait de traverser la parcelle vers la rue de la Contamine !
Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez