Dans l’administration d’une ville telle que Saint-Egrève, certains projets structurants sont nécessaires. Parfois issus d’orientations politiques marquées, parfois simplement indispensables, quelles que soient les majorités en place.

Le projet du centre de santé est un de ces besoins impératifs.

En tant que tel, nous aurions pu espérer une sorte de concorde municipale. Un de ces temps où les divergences politiques se taisent pour que le projet avance. Après tout, l’important est que ce centre de santé ouvre ses portes, quel que soit celui qui l’inaugure.

Mais par voie de presse, la majorité municipale choisit la solution simpliste qui consiste à taper sur les précédents. C’est un peu court pour expliquer la mise à l’arrêt du projet.

Nous nous devons de sortir de cette réserve, rétablir les faits, et poser quelques questions.

Tout d’abord, les faits.

Depuis plusieurs années déjà, une association porte le projet de centre de santé à Saint-Egrève. Cheville ouvrière entre les différents acteurs, de nombreuses rencontres ont eu lieu avec les professionnels de santé, le CHAI qui proposait ses locaux ainsi que tous les Maires du SIVOM.
En effet, ce projet avait tout son sens à l’échelle du SIVOM (Saint-Egrève, Saint-Martin-le-Vinoux, le Fontanil, Quaix, Proveysieux et Mont-Saint-Martin). Il était même question de doter ce SIVOM de la compétence santé.

Peut-être que ce portage intercommunal n’était pas du goût de la majorité actuelle !

Quant à la ligne de 100 000€ évoquée, tout commentateur avisé d’un budget de collectivité sait que l’important n’est pas tant le montant que la création de la ligne de crédit. Dans ce projet, le gros des travaux devait débuter au 1er semestre 2021. Gonfler artificiellement le budget n’aurait pas été signe d’une gestion responsable. Il suffisait simplement de marquer notre attachement au projet, et prévoir ce qu’il fallait pour le début des travaux.
Il n’a par ailleurs jamais été question de 2 millions d’euros.

Nous avons soutenu ce projet lors de la campagne municipale et le pensons toujours pertinent.

Or, suite aux élections de juin 2020, la direction du CHAI a radicalement changé de discours. Alors que tous les points financiers, juridiques et organisationnels étaient éclaircis, il a été mis à l’arrêt.

Est-ce la gestion intercommunale de ce projet qui gênait ? Est-ce le portage du projet par une association non affiliée ? Est-ce la présence d’une mutuelle ? Le Maire a-t-il défendu le projet ?

En faisant de ce projet un sujet de politique politicienne, la majorité nous permet de lui poser ces questions.

En ce qui nous concerne, nous approuverons le projet qui permettra l’ouverture du centre de santé au plus vite, quelle que soit l’étiquette politique de celui qui le porte.

Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez