Expression politique – Juillet / Août 2021

Des élections en juin … suite

A Saint-Egrève comme dans le reste de la France, le taux de participation aux élections départementales et régionales est incroyablement bas.

Le soleil, le déconfinement, les erreurs de logistique des professions de foi, la méconnaissance des compétences départementales et régionales, la défiance du politique : est une liste non-exhaustive des excuses à l’abstention.

Le monde politique a sa part de responsabilité. Après s’être tourné vers les solutions d’extrême-gauche et d’extrême-droite (qui se rejoignent bien souvent), le vote contestataire est devenu l’abstention.
Alors ce monde politique devenu la cible du mécontentement doit réapprendre à regarder autour de lui. Elus, conseillers, partis, militants : il est temps de voir que c’est à nous de nous adapter.

La clé de ce changement passe pour nous par un mot phare : la proximité. Nous en avons même fait le nom de notre groupe.

Et pour ça, pas de révolution nécessaire puisque le monde politique a son acteur pivot : l’élu. Issu des citoyens pour les représenter, les femmes et hommes élus par leurs pairs ont pour mandat de prendre les décisions au nom de ceux qu’ils représentent.
C’est probablement là que la fracture s’étend. Les élus n’ont pas vocation à devenir experts techniques de tel ou tel dossier. Ils ont la responsabilité de prendre le recul nécessaire, d’anticiper les conséquences pour l’ensemble de leurs administrés, d’écouter leurs demandes et de rendre compte de leurs actions.

Cette proximité entre les élus et leurs administrés est probablement l’un des principaux moteurs du divorce qui s’annonce.

Mais comme souvent dans un divorce, les torts sont partagés.

En effet, quels que soient les efforts entrepris, les citoyens doivent également réaliser l’importance de la politique. Au sens premier : la gestion de la Ville. Nous vivons dans un pays où les services publiques sont très développés, de l’école à la santé en passant par une politique d’aides sociales.

Certes nous payons les impôts en conséquence.

Mais la gestion publique ne peut se contenter simplement d’argent sonnant et trébuchant. Parce qu’à ce compte-là, la privatisation de tous ces services devient une option pertinente. Un petit groupe d’actionnaire dirigeant : c’est le fonctionnement d’une entreprise privée.

Or pour fonctionner en gestion publique le système nécessite aussi une prise en main collective de ces sujets. L’orientation à donner, les priorités, les objectifs : ce sont les programmes de chaque candidats. Si nous ne sommes pas capables de simplement choisir celui qui nous correspond le plus, nous méritons la privatisation de nos services.

Alors oui, ça demande un peu de temps. Il faut s’intéresser aux différentes collectivités, lire les programmes … et prendre quelques minutes un dimanche. Mais c’est le prix du maintien de nos services publics et de leur gestion au service de tous.

Benjamin Coiffard, Adeline Perroud, Pascal de Filippis, Frédérique Mancini, Antoine Frisari et Maroussia Perez